Irrigadour : Les JA du Gers, des Landes, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées Atlantiques font front pour protéger l’irrigation
Suite à la remise en cause de l’irrigation dans le bassin versant de l’Adour par des associations de protection de l’environnement, les Jeunes Agriculteurs se sont mobilisés.
Suite à la loi sur l’eau de 2006, l’Institution Adour ainsi que les quatre chambres d’agriculture du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées ont créé en 2012 l’Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC) Irrigadour afin de coordonner les prélèvements réalisés sur le bassin versant de l’Adour dans le but d’irriguer les parcelles agricoles. En 2017, après une demande d’Autorisation unique pluriannuelle de prélèvement (AUP), un arrêté inter-préfectoral donnait l’autorisation de poursuivre les prélèvements agricoles dans ce bassin versant.
Des pertes de volume anticipés
Dans cette zone du département, c’est la quasi-totalité des exploitations agricoles qui bénéficie de cette AUP sur l’Adour. Dans le Gers, cela représente près de 27 000 hectares de production de céréales et d’oléoprotéagineux, de semences, de fruits et légumes, de fourrages et de vigne. Or, l’application soudaine de cette décision de justice va engendrer d’importantes pertes de production, diminuant le revenu des agriculteurs et impactant la souveraineté alimentaire de notre pays. En effet, la réglementation prévoit que les volumes de prélèvement des agriculteurs soient calculés sur une moyenne de leur volume de prélèvement sur ces dix dernières années. Cette méthode n’est pas représentative de la réalité du terrain. Ainsi, les agriculteurs des quatre départements subiront une diminution de 30 à 50 % de leurs volumes dès l’été prochain.
Verdict tombé le 25 mai dernier
Le 3 février 2021, suite à un recours en justice de l’arrêté déposé par des associations de protection de l’environnement, le Tribunal administratif de Pau a décidé l’annulation dudit arrêté. Ainsi à partir de 2022, aucun prélèvement agricole ne pourra être effectué, et les prélèvements devront être diminués d’ici-là.
Le réseau des Jeunes Agriculteurs du Gers s’est mobilisé de différentes manières pour que cette décision soit reconsidérée. Tout d’abord, les cantons ont montré leur désaccord via l’affichage de slogans au bord des routes. Des publications Facebook et Instagram ont également permis de faire de la communication positive autour de l’irrigation auprès du grand public. Enfin, les réseaux des quatre départements se sont réunis pour manifester le 30 mars 2021 devant la préfecture de Mont-de-Marsan.
Suite à cette mobilisation, le Ministère de la Transition écologique, favorable aux prélèvements, a fait appel de ce jugement et Irrigadour a déposé un référé. Le 25 mai, le verdict tombe et donne raison aux irrigants qui ont pu utiliser les volumes d'eau normalement cet été. Ce jugement laisse ainsi le temps de fixer un schéma et un nouvel arrêté d’irrigation, pour après 2022, date du renouvèlement de l’AUP.