
Trois femmes, trois générations et trois parcours différents, mais une même envie : celle de l’agriculture. Karine, Emma et Coralie sont agricultrices ou en passe de le devenir. Elles nous expliquent comment leur statut de femme a pu parfois les freiner sans pour autant entacher leur avenir dans le milieu.
Episode 2 - Emma : l'entraide, clé de réussite !
Actuellement en BTS Productions animales en alternance en Seine-Maritime, Emma Malandain ne rencontre aucune difficulté liée à son statut de femme dans son cursus. D’ailleurs, dans sa classe, on compte seulement cinq hommes sur un total de 23 étudiants. Pour elle, l’évolution des mentalités dans le domaine agricole favorise une ouverture et prouve que les formations sont accessibles à tous, quel que soit le sexe. Cette tendance est confirmée par les chiffres : l’enseignement agricole affiche une quasi-parité avec 48 % de femmes (source : DGER 2023). Certaines formations, notamment celles liées aux productions animales, attirent même davantage de femmes. Cette dynamique est encouragée par la loi d’orientation agricole, qui vise à accroître la présence des femmes dans ces formations et à sensibiliser les maîtres de stage et d’apprentissage à leur accueil.
« On se complète, peu importe le sexe !»
Dans son quotidien à la ferme, Emma n’a aucun mal à demander de l’aide aux hommes lorsque certaines tâches lui semblent difficiles, et inversement, elle leur apporte son soutien en retour. Pour elle, la question ne se pose pas en termes de genre, mais d’entraide et de complémentarité, chacun mettant à profit ses compétences et ses atouts. Un bon exemple est la période d’agnelage, où son patron sollicite souvent son aide. « J’ai la main plus fine, donc je peux facilement fouiller les brebis lorsque le col est moins ouvert, sans leur faire de mal. »
Un regard extérieur encore marqué par les stéréotypes
Si elle ne ressent pas d’inégalités particulières dans son milieu professionnel, Emma perçoit néanmoins une différence de regard de la part des personnes extérieures. « Quand je suis en tracteur, j’ai toujours l’impression que les gens sont méfiants, juste parce que je suis une femme. Comme s’il fallait faire plus attention… Même si ce n’est pas dit ouvertement, ça se ressent fortement, que ce soit de la part des hommes mais aussi des femmes ! »