Un Space 2024 tourné vers l’avenir
Rendez-vous incontournable des professionnels de l’élevage, le Space a ouvert ses portes, mardi 17 juillet, au Parc des expositions de Rennes.
Sous un ciel lumineux, baigné du soleil breton, les visiteurs ont afflué en masse dans les allées de l’un des plus grands salons agricoles de France. Ce rendez-vous incontournable est une vitrine de l’innovation, des défis climatiques, de l’énergie, de la jeunesse et de l’agriculture internationale. Tout y est pensé pour répondre aux attentes et aux préoccupations des professionnels du secteur.
La jeunesse à l’honneur
Dès la première journée, les allées étaient animées par des étudiants venus en nombre, curieux et enthousiastes. Sac à dos bien accroché, yeux pétillants d'excitation, ils déambulaient d’un stand à l’autre, à la recherche de goodies, mais surtout de connaissances précieuses. Maël, 15 ans, élève en seconde bac pro Équipement, ne cachait pas sa joie : « Je suis venu avec mon lycée agricole qui se trouve à côté de Saint-Malo. On a fait le tour du salon et on a surtout pu se renseigner sur les différents métiers. En venant ici, je réalise que j’aimerais devenir conducteur d’engins agricoles ! »
Le salon avait tout prévu pour séduire les plus jeunes. De l’espace dédié à la jeunesse à la très attendue Coupe de France du célèbre jeu Farming Simulator, les activités ne manquaient pas. Ce jeu qui fait fureur a attiré une foule de passionnés aux premières heures d’ouverture. Sur les ordinateurs, les participants tentaient frénétiquement de battre le record du jour : manœuvrer un tracteur et ranger des ballots de paille le plus rapidement possible. « Je connais ce jeu par cœur, je l’ai chez moi ! » assure un lycéen, plein de confiance, en échangeant un regard complice avec ses camarades. Malgré plusieurs essais acharnés, aucun d’entre eux n’est parvenu à décrocher le meilleur score du jour, laissant le défi pour les prochains concurrents.
Rendez-vous sur le ring !
Près du hall 1, il fallait prendre une allée étroite et s’engouffrer dans une salle sombre jonchée de gradins pour découvrir enfin les lumières et l’ambiance du ring ! Ici, pas de combats clandestins à la Peaky Blinders, mais une compétition bien plus noble : l'élection des plus belles bêtes du salon. Taureaux majestueux, vaches prestigieuses ou encore bêtes bouchères défilent sous le regard expert d'un jury professionnel.
Dès le début du concours, deux speakers, probablement des éleveurs aguerris, chauffent la salle. Leurs voix résonnent dans l’espace, annonçant les différentes catégories avec une passion palpable : « Voici la plus belle limousine entre 6 et 8 mois ! », « Regardez-moi la carrure de ce taureau ! ». Toute la journée, ils s’époumonent, rythmant le défilé des animaux pour le plus grand plaisir de la foule, qui ne cesse d’affluer dans les gradins.
Sur le ring de couleur verte, les bêtes à la robe rouge flamboyante s’avancent les unes après les autres. Certaines, nerveuses, se cabrent et reculent, créant un moment de tension dans le public. Mais les éleveurs, d'un geste précis et maîtrisé, sont parvenus à calmer les animaux et à les guider fièrement autour du ring. Cette séquence, bien que stressante pour les bêtes qui préfèrent sans doute l’herbe des prairies, est primordial pour leurs propriétaires.
En effet, se démarquer dans un tel concours peut tout changer pour un éleveur. Une bête primée ici assure de belles perspectives économiques. Pour eux, chaque prix remporté est une fierté, et un gage de rentabilité à long terme.
Aux petits soins pour les bêtes
Dans les allées du pôle bovin, un homme tire une charrette remplie de médicaments. Un petit drapeau nous apprend que c’est le vétérinaire. Son rôle dans ce genre de salon est primordial alors que plus de 500 bêtes cohabitent pendant les trois jours. « Mon rôle est de soigner les petits bobos liés à l’arrivée des animaux sur le salon. Je viens par exemple de voir une bête qui s’était coincée la patte dans un tube. Souvent il n’y a rien de bien méchant », explique Julien Daspet, vétérinaire en Ille-et-Vilaine.
Cette édition est aussi marquée par un contexte sanitaire des plus préoccupants, la vigilance est donc de mise. « C'est un peu stressant, mais dans notre département, aucun cas n'a été détecté. Nous sommes simplement en zone réglementée. On y pense, mais on sait gérer ! », assure le vétérinaire.
Alors que la journée touche à sa fin, les visiteurs continuent de déambuler, encore captivés par la diversité des stands et les activités proposées. Les étudiants repartent avec des souvenirs pleins la tête, les éleveurs avec la fierté d’avoir présenté leurs plus belles bêtes, et les professionnels avec de nouveaux projets en tête.