« Les minutes suivant l’épisode de grêle sont très dures à vivre. »
Dimanche 19 juin dans la soirée, des grêlons de la taille de balles de golf se sont abattus dans le sud du département de la Seine-et-Marne. Aussi bref que violent, l’épisode a fait de nombreux dégâts dans les champs. Gilles Pesty et Gautier Guyon, jeunes agriculteurs de 36 et 26 ans, témoignent.
Gilles Pesty et Gautier Guyon, 36 et 26 ans, sont tous les deux exploitants agricoles en Seine-et-Marne, à la frontière avec le Loiret. Ils ont comme autre point commun d’avoir été frappés par un épisode de grêle extrême dans la soirée du 19 juin 2022. Un petit quart d’heure a suffi pour faire de gros dégâts sur leurs exploitations respectives. Une tempête foudroyante, qui a ravagé leurs champs à coup de grêlons « de la taille d’une paume de main », décrit Gilles Pesty. « À une dizaine de jours de la récolte, ça met un coup au moral », confie l’agriculteur qui cultive 174 hectares en grandes cultures. « Les minutes suivant l’épisode sont très dures à vivre, ajoute Gautier Guyon, encore sonné par l’événement. C’est le travail d’une année qui part en fumée. » Ses pertes ont été évaluées à 10 %. Pour Gilles Pesty, ce sera certainement un peu plus, mais l’agriculteur attend toujours le passage de l’expert pour les quantifier avec précision.
Des agriculteurs qui protègent leurs arrières
Depuis leur installation, en 2017 pour Gilles et 2019 pour Gautier, les deux agriculteurs n’avaient jamais connu pareil événement. Aujourd’hui, ils se félicitent d’avoir anticipé cet aléa climatique en optant pour une assurance grêle. « Au moment de mon installation, la chambre d’agriculture m’a fortement incité à m’assurer » se souvient Gilles Pesty, aujourd’hui reconnaissant. Il ne sera toutefois pas remboursé à la hauteur du prix actuel des céréales. « J’ai choisi de m’assurer un peu en deçà de la valeur du marché, autrement l’assurance m’aurait couté extrêmement cher », explique l’agriculteur. De son côté, Gautier a eu l’opportunité en mai dernier de pouvoir réassurer son blé et son maïs à des prix plus élevés, avoisinant ceux du marché. Il a ainsi pu s’assurer à 330 €/t au lieu de 220 €/t, pour une somme de 500 euros qu’il juge « négligeable par rapport à ce que l’assurance va [lui] rembourser ».
Lucides quant à la fragilité de leur métier qui dépend en grande partie de la clémence du climat, les deux jeunes agriculteurs ne se lamentent pas pour autant sur leur sort. Il faut dire qu’ils n’en ont pas vraiment le temps. À peine remis de leurs émotions et de leurs pertes, l’heure est maintenant venue de moissonner. Même si le climat peste, la passion reste.