La grande distribution joue la carte du frais et du local
L’ensemble des enseignes de la grande distribution s’est réuni le lundi 9 novembre par visioconférence pour acter la signature de la charte d’engagements de mise en avant des produits frais et locaux, en présence de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Signée un peu plus d’une semaine après le début du deuxième acte du confinement, la charte d’engagements de mise en avant des produits frais et locaux résulte des leçons tirées de l’acte un du printemps dernier. Aujourd'hui, le prix n’est plus le principal moteur de l’acte d’achat des Français. Une large frange de la population désire des produits de qualité, bons pour la santé et l’environnement.
L’union fait la force
La force de cette charte est d'être commune à l’ensemble des acteurs de la grande distribution. Leclerc, Carrefour, Intermarché Netto, Système U, Auchan Retail France, Casino, Monoprix & Franprix, Lidl, Aldi France, Cora Supermarchés Match… Tous se sont engagés à promouvoir le frais et le local grâce à la bannière « Engagement, provenance et fraîcheur : plus près de vous et de vos goûts ». Celle-ci sera pleinement opérationnelle à partir de février, a annoncé le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, qui voit en cette mesure un vrai « choix politique ». Et parallèle de cette bannière, et pour éviter tout risque de confusion pour le consommateur, les mentions « transformé en France » ou « élaboré en France » ne seront plus apposées sur les produits vendus sous marque de distributeur si ceux-ci ne contiennent pas de matière première d’origine française.
La solidarité, socle de la chaîne alimentaire
Les deux grands enjeux de cette charte sont de responsabiliser la grande distribution en la rendant actrice de la valorisation des produits frais et locaux, mais aussi de mettre le consommateur face à sa responsabilité citoyenne en l’éclairant sur son acte d’achat, a précisé Julien Denormandie en préambule de la conférence de presse. Pour le ministre, la signature de cette charte est une preuve de solidarité. Cette solidarité qui – a-t-il rappelé – permet de « faire tenir la chaîne alimentaire ». Des représentants des différentes interprofessions animales et végétales étaient d’ailleurs présents au point presse pour parler au nom des filières.
La notion de « produit local » prête à interprétation
Si l’on ne peut que saluer l’initiative de cette démarche, les contours restent néanmoins assez flous. Le terme « local », par exemple, peut prêter à confusion. « La loi ne définit pas ce qu’est un produit local, explique Julien Denormandie. Je pense que le message n’est pas tant sur la proximité en termes de kilomètres, mais plus en termes d’appréciation du consommateur ». Libre alors à celui-ci d’interpréter le message selon sa vision du « local » ? « Il faut entendre par produit local, produit français, voire régional », éclaircit le ministre.
En tout, ce sont plus de 30 000 points de vente qui sont concernés par cette charte. Un comité de suivi sera mis en place pour évaluer son application. Par ailleurs, « si elle ne concerne pour l’instant que la grande distribution, elle a pour vocation à être étendue à d'autres circuits de distribution, par exemple à la restauration collective », a tenu à souligner Julien Denormandie.