HVE, des débuts encore timides en grandes cultures
Au 1er juillet 2020, 8 218 exploitations étaient certifiées HVE en France, dont 6 700 en vignes et seulement 411 en grandes cultures. Si les exploitations céréalières se sont moins impliquées dans cette démarche environnementale, c’est parce qu’elles ont plus de mal à y trouver une valorisation. Mais les choses sont peut-être en train de changer.
Il existe aujourd’hui en France trois niveaux de certification environnementale pour les exploitations agricoles, le niveau 1, le plus facilement accessible, le niveau 2, un peu plus contraignant et le niveau 3, encore plus exigeant. C’est ce niveau 3 seul qui correspond à la certification « Haute Valeur Environnementale » ou HVE, et peut être utilisé par l’exploitation agricole dans sa communication.
Un cahier des charges en quatre points
La HVE peut être obtenue de deux façons, par une baisse de la part du chiffre d’affaires consacrée aux intrants, ou par le respect d’un cahier des charges portant sur quatre points : la réduction des produits phytosanitaires, la gestion de la fertilisation, la biodiversité et la gestion de l’irrigation. La première possibilité, souvent utilisée en viticulture, a fait l’objet de controverses ces derniers mois. En grandes cultures, où la part des intrants sur le chiffre d’affaires est en général plus élevée, c’est souvent la deuxième solution qui est retenue.
Une démarche individuelle ou collective
« Les agriculteurs peuvent s’engager de manière individuelle dans une démarche de certification environnementale, mais aussi de façon collective, avec l’aide de leur coopérative, au sein d’un groupe animé par une chambre d’agriculture, un centre de gestion … », souligne Laurent Brault, animateur de l’Association nationale de développement de la haute valeur environnementale. C’est la solution que plusieurs négociants des Hauts-de-France, à l’initiative du Groupe Carré, ont proposé à leurs clients agriculteurs. Cette démarche a permis à vingt-trois agriculteurs, essentiellement impliqués dans les productions végétales, d’obtenir une certification HVE, en janvier dernier.
Des pistes de valorisation
Le logo HVE est déjà apposé sur des bouteilles de vin, des emballages de fruits et légumes, mais il est jusqu’à présent, peu exploité en grandes cultures. Sur les 8 218 exploitations françaises qui ont déjà obtenu la certification HVE au 1er juillet 2020, seules 411 sont des exploitations de grandes cultures. Ce label a intéressé dans un premier temps les viticulteurs. Ils représentaient en juillet dernier 6 700 des un peu plus de 8 200 exploitations françaises HVE. C’est avant tout parce qu’en production viticole, les vignerons peuvent valoriser eux-mêmes la certification, en vente directe. En grandes cultures, les filières commencent petit-à-petit, à s’y intéresser. Même s’il est plus symbolique que correspondant à la réalité économique des efforts consentis, la coopérative Vivescia en Champagne-Ardenne a décidé d’accorder une prime de 1€/tonne pour les céréales engagées en certification environnementale de niveau 2 ou 3 (HVE) pour la récolte 2021. Plus significatif, la société Vitalis fait bénéficier ses producteurs de pommes de terre d’une prime de 5 % lorsque leur exploitation est certifiée HVE. Le Groupe Carré dans les Hauts-de-France réfléchit à un bonus HVE pour le blé avec des meuniers locaux, et étudie la possibilité d’une valorisation sous forme de crédit carbone.